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Patient and clinician experiences with telemedicine visits

L’expérience des patients et des médecins avec la télémédecine pour les consultations

Une étude du Massachusetts General Hospital évalue l’expérience des patients et des cliniciens avec les consultations de télémédecine dans le cadre du programme Telehealth de l’hôpital.

Grâce à la disponibilité croissante de la technologie, la télémédecine est de plus en plus considérée comme un élément indispensable des politiques de santé. Avec 89% des patients américains ayant accès à internet, la télémédecine peut contribuer à assurer la couverture de la population. Elle peut permettre de prendre en charge certaines populations en passant outre les difficultés dues aux transports, aux horaires, au handicap physique, etc.

A l’heure du renforcement des investissements dans la télémédecine, il est important d’approfondir les connaissances disponibles sur ces services, afin de les déployer et de les utiliser de la manière la plus appropriée. Comprendre la valeur perçue des différents modes de soins peut aider à façonner l’utilisation future de la technologie.

Cet article se concentre sur l’expérience acquise au sujet des visites vidéo virtuelles (VVV), c’est-à-dire des vidéoconférences synchrones entre le médecin et le patient, où chacun voit et entend son interlocuteur. L’analyse porte sur une année complète de VVV, et cherche à comprendre la valeur de ces entretiens, particulièrement en les comparant avec des visites traditionnelles.

Méthode utilisée  

Le Massachusetts General Hospital (MGH) a lancé en 2012 TeleHealth program, son propre programme de télémédecine, qui organise différents services de télémédecine dans 15 départements cliniques. Les praticiens ont été progressivement formés aux VVV, et ont proposé cette option à des patients bien établis et qui pouvaient se passer d’examen physique. Les patients volontaires ont été éduqués au nouveau format, et ont reçu des instructions, ainsi qu’un support technologique pour l’installation et le test du logiciel de VVV.

L’étude a ensuite été réalisée au moyen d’enquêtes auprès des patients et des cliniciens participant à des visites vidéo virtuelles en télésanté (VVV) dans le cadre du MGH Telehealth program, soit un système de santé universitaire. 426 patients et 74 médecins traitants de l’hôpital ont été interrogés, pour mesurer les perceptions de la comparaison d’expérience entre les VVV et les visites traditionnelles. 254 patients et 61 médecins ont répondu aux sondages.

Parmi les éléments testés, les chercheurs ont intégré des mesures de l’expérience patient du test Consumer Assessment of Healthcare Providers and Systems (CAHPS), qu’ils ont complétés avec des questions développées spécifiquement pour ce mode de visite, concernant notamment la qualité de la technologie et de la communication, la qualité de l’expérience, le temps et les coûts des patients et la volonté de payer pour un VVV. Les enquêtes ont été prétestées auprès des patients puis affinées.

Les cliniciens répondants étaient des psychologues et des psychiatres (34%), neurologues (38%), cardiologues (10%), oncologues (2%), et les praticiens en soins primaires (16%), et les patients étaient représentatifs de la population de ce système de santé.

Résultats constatés

Les résultats de l’étude sont favorables aux VVV : sur une échelle de 0 à 10, où 0 correspond à la pire expérience possible, et 10 à la meilleure visite, 68.5% des patients ont noté leur visite à 9 ou 10.

Lorsque l’on compare les VVV et les visites physiques, 62,6% des patients et 59,0% des cliniciens n’ont signalé aucune différence dans « la qualité globale de la visite ». Une majorité (52,5%) de cliniciens ont déclaré l’efficacité d’un rendez-vous VVV, et la majorité les recommanderait à leur famille et à leurs amis. Les VVV étaient largement préférable aux visites au cabinet pour les patients, qui plébiscitaient la commodité et l’absence du temps de voyage. De ce fait, les patients étaient en général prêts à payer pour cette option de visite, ce d’autant plus que leur temps de trajet était d’ordinaire important.

En utilisant des mesures standard de l’expérience des patients, la plupart des patients et des cliniciens ne percevaient pas de perte de communication lors des visites vidéo virtuelles par rapport aux visites au cabinet, bien que les cliniciens aient été un peu plus susceptibles de considérer la perte de connexion personnelle comme un problème. Les patients semblent apprécier la nature interactive du face à face permis par les VVV ils perçoivent le cabinet ou les rencontres téléphoniques comme étant les principales alternatives à ce nouveau type de visite, plutôt que des e-mails ou des questionnaires structurés, car ils maintiennent une connexion personnelle en temps réel.

Conclusions de l’étude

Bien que les VVV représentent une grande commodité, il est peu probable qu’elles soient un substitut utile à une visite dans certaines situations cliniques – par exemple, celles plus complexes ou nécessitant un examen physique ou d’observation. Les conclusions de l’étude sont donc que, pour les patients établis, les VVV peuvent assurer un suivi efficace et commode par rapport aux visites traditionnelles au cabinet.

Source : Karen Donelan, ScD, EdM; Esteban A. Barreto, MA; Sarah Sossong, MPH; Carie Michael, SM; Juan J. Estrada, MSc, MBA; Adam B. Cohen, MD; Janet Wozniak, MD; and Lee H. Schwamm, MD, Patient and Clinician Experiences With Telehealth for Patient Follow-up Care

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